Les technologies de l’information et de la communication ont influencé de nombreux domaines juridiques. Cette thèse met en exergue le bouleversement qu’elles induisent sur le droit des obligations, en particulier sur l’expression du consentement donné par voie électronique. En effet, la formation du contrat a évolué, tant dans son fondement que dans son processus. Tout d’abord, les notions d’offre et d’acceptation se sont adaptées, en raison de l’apparition de modes inédits d’expression de la volonté. Le développement des algorithmes y a introduit des éléments objectifs, qui viennent remettre en question le fondement volontariste des conventions. Par ailleurs, le processus contractuel mis en place sur l’internet s’écarte de plus en plus de celui prévu par le législateur. En pratique, le consentement des cocontractants ne peut plus se résumer à la seule rencontre des volontés. Il requiert systématiquement la fourniture d’un élément supplémentaire, généralement l’ordre de paiement. Le droit des obligations se trouve donc confronté à la remise en cause de la pertinence de la dichotomie traditionnelle entre les phases de formation et d’exécution du contrat, que les processus contractuels émergents ne manqueront d’ailleurs pas d’accentuer.